Chantal Delourme, « La Transmission inquiétée dans The Years de Virginia Woolf », L’Atelier, Vol. 6, No 2, 2014, pp. 45-66.
Consultable en ligne: http://revues.u-paris10.fr/index.php/latelier/article/view/415
L’article s’attarde sur le dernier chapitre du roman The Years, qui constitue une véritable méditation sur la transmission, que cela soit celle de l’histoire, de la culture, ou bien plus encore de l’expérience personnelle. Le chapitre ne cesse de mettre en scène un désir de transmission de l’expérience, dont les conditions échappent au topos narratif et, toujours précaires, sont à inventer, à saisir. La transmission n’emprunte pas au paradigme de la filiation qui est mis en cause et se trouve porteur de hantise, mais à une généalogie aux nombreux échos nietzschéens de certains de ses protocoles. Le champ de la transmission se resserre alors dans la seule scène intersubjective de la remémoration qui s’écrit à plusieurs voix et fait le vif du présent. Enfin la transmission s’adresse à l’à-venir, dont elle décline dans l’expérience des personnages plusieurs variations que l’on peut lire comme autant d’interpellations de l’intempestif.